La campagne
« Stop the Wall ! »,
que la Plateforme
a lancée en décembre 2003, entre dans une
nouvelle phase et se concentre plus particulièrement
sur la situation à Jérusalem-
Est. Entre encerclement de zones
entières, étranglement des populations,
colonisation, destruction de maisons et de
quartiers, restriction du droit de résidence
des Palestiniens jérusalémites... , la politique
israélienne à Jérusalem-Est appelle
une réaction forte. D’autant plus que cette
politique vise à rendre irréversible
l’annexion de la ville revendiquée par
les Palestiniens comme leur capitale ; isolant
la ville du reste de la Cisjordanie,
coupant ce territoire en enclaves, cette
politique de faits accomplis, en violation
du droit international, se fixe aussi pour
objectif de rendre impossible l’établissement
d’un Etat palestinien indépendant
viable.
Le mouvement de solidarité avec la lutte
des Palestiniens et des anticolonialistes
israéliens contre le mur est appelé à se
mobiliser d’autant plus que l’Etat français
est impliqué dans la construction
d’une ligne de tramway entre Jérusalem-
Ouest et deux colonies de Jérusalem-Est
par la participation de deux entreprises
françaises, la Connex et Alstom-Veolia,
là aussi en violation du droit international.
Or une telle participation revient à
avaliser et à enraciner la colonisation.
Une situation urgente
Cent trente kilomètres du mur ont déjà
été construits dans et autour de Jérusalem
sur les 181 kilomètres prévus. Au
total, il devrait parcourir 670 kilomètres
en Cisjordanie dont Israël contrôlera 60%
du territoire. Cent mille Palestiniens titulaires
du permis de résident de Jérusalem
seront séparés de la ville par le mur
et risquent de perdre le droit d’y habiter.
De même, plus de cent mille Palestiniens
des villes périphériques de Jérusalem-
Est qui dépendent de l’accès à la
ville dans tous les aspects de leur vie
quotidienne se retrouveront de l’autre
côté du mur. En rompant le lien entre
Jérusalem-Est et le reste de la Cisjordanie,
il détruit le tissu social, économique,
politique et culturel entre Palestiniens.
En entourant les colonies israéliennes
dans et autour de la ville, le Mur vient également
couper la Cisjordanie en deux.
L’objectif recherché par sa construction
est d’inverser la majorité démographique
dans Jérusalem pour assurer une souveraineté
exclusivement israélienne sur la ville.
Informer et mobiliser
En lançant la campagne « Jérusalem,
capitale confisquée », la Plateforme poursuit
deux objectifs : informer et mobiliser
; interpeller les autorités publiques.
– Informer, alerter et mobiliser sur
les conséquences de la politique israélienne
d’annexion et de colonisation
des territoires palestiniens.
Sans pression internationale pour y mettre
fin, elle rend impossible toute perspective
de solution négociée entre Palestiniens
et Israéliens pour un Etat palestinien
souverain dans les frontières de
1967. Cette nouvelle étape de la campagne
s’appuie sur deux outils pédagogiques
que la plateforme diffusera auprès
d’un public le plus large possible. Le
premier est une brochure couleur de dix
pages avec faits, chiffres et cartes. Le
second se présente sous la forme d’un
cd-rom, interactif, convivial et facile
d’utilisation, contenant un diaporama
sur Jérusalem-Est, des rubriques « Pour
en savoir plus » et « Agir en France »,
une sélection de cartes et reprenant les
deux dernières brochures de la campagne
de la plateforme contre le mur. Ces deux
outils permettent d’avoir un support écrit
et visuel synthétique et efficace pour
toute animation et mobilisation de solidarité.
– Mobiliser le public français et interpeller
les pouvoirs publics.
Plus de 300 000 signatures ont déjà été
recueillies sur les différentes pétitions
contre le mur. Participer à cette campagne
implique de faire pression sur nos
élus locaux, nationaux et européens afin
qu’ils fassent pression sur le gouvernement
israélien. Il s’agit d’aboutir à ce
qu’il mette un terme à la construction du
mur, à sa politique d’annexion et colonisation
et qu’il se soumette enfin à l’avis
de la Cour internationale de Justice du 9
juillet 2004 et à la résolution des Nations
unies qui l’a adopté. En 2006, cette mobilisation
doit se poursuivre par l’organisation
d’animations, de débats et de manifestations
en impliquant les élus et les
institutionnels français. Il s’agit maintenant
de passer la barre des 500 000 signatures
qui doivent amener effectivement
nos élus à intervenir. L’interpellation du
pouvoir politique doit également aboutir
à ce que nos élus locaux, le gouvernement
français et l’Union européenne
agissent pour la suspension de l’accord
d’association entre l’UE et Israël et pour
encourager un règlement politique du
conflit, fondé sur le droit international.
Rejoignez la campagne
Par sa politique du « fait accompli » à
Jérusalem-Est dont le mur marque une
étape décisive, le gouvernement israélien
rend impossible la création d’un Etat
palestinien viable et indépendant et compromet
ainsi toute chance d’un accord
négocié avec les Palestiniens. Afin que
Jérusalem ne devienne pas une capitale
confisquée, rejoignez la campagne de la
plateforme des ONG françaises pour la
Palestine.
Maxime Guimberteau
Chargé de communication, Plateforme
des ONG françaises pour la Palestine.